Il a tout d’abord été retracé le contexte historique.
Le jeudi 30 mars 1944 à l'aube, un petit groupe détaché du maquis Pierre (Challan-Belval), commandé par les lieutenants Marcel Delaby et Daniel Quinaud, mène une opération de récupération d'essence à la gare de Châteauneuf-du-Rhône. Sur une voie de garage, un wagon chargé de bidons a attiré l’attention du groupe démuni de combustible pour ses véhicules. Trop désireux de profiter de l’aubaine, les résistants ne voient pas qu’il s’agit d’un piège.
Selon certains récits, alors que l'opération touche à sa fin, un camion d'Allemands surgit. Les officiers, Delaby et Quinaud, font face pour donner le temps aux autres de battre en retraite. Delaby est abattu, Quinaud, blessé à la rotule, est pris. Les hommes qui se sont emparés de l'essence gagnent les collines voisines mais ne peuvent rejoindre le camp pour donner l'alerte. Plusieurs d’entre eux se réfugient à la ferme d’Aubagne.
Tandis que deux maquisards partent au ravitaillement et qu’un autre va chercher du secours, les Waffen SS attaquent la ferme. Deux sont tués dans le combat, les autres sont capturés et amenés sur la place de la Mairie à ALLAN. Jean Bernay, responsable du groupe demeuré à la ferme, lui seul parvient, bien que blessé à la jambe, à s’échapper et, aidé par deux moines, les frères Yves et Bruno (chirurgien à l’abbaye d’Aiguebelle), à regagner le maquis Pierre à Beaufort.
Les prisonniers sont fusillés contre le mur du préau de l’école. Le blessé Quinaud, emmené à Viviers, est ramené le lendemain devant les cadavres de ses camarades. Ne pouvant se tenir debout, il est fusillé à genoux.